• La Mémoire des embrunsLa Mémoire des embruns
    Karen Viggers
    Traduit de l'australien par Isabelle Chapman
    Livre de poche - 2016
    9782253066217

    Résumé de quatrième de couverture :  Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare. Entre souvenirs et regrets, Mary retrouve sur la terre aimée pour tenter de réparer ses erreurs.
    Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d'Antarctique, elle veut trouver la paix avant de mourir. Mais le secret qui l'a hantée durant des décennies menace d'être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.
    Une femme au crépuscule de sa vie, un homme incapable de savourer pleinement la sienne, une bouleversante histoire d'amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse. Un roman envoutant, promesse d'évasion et d'émotion.

    Mon avis : Ce roman conviendra très bien à ceux qui cherchent à se couper de leur quotidien sans tomber dans la romance et le surfait. Car cette histoire ce n'est pas vraiment une saga familiale mais plutôt le roman d'une vie celle de Mary. Elle s'entre-coupe par le point de vue de son fils et d'un garde forestier. Car Mary a plus de soixante-dix ans et elle est souffrante. Tout aurait pu être plus simple sans l'arrivée chez elle d'une étrange personne et d'une lettre, une lettre qui fait remonter sa culpabilité. Mary est le personnage central autour duquel tout le roman se tisse. Instants de vie, souvenirs et lieux marquants sont au rendez-vous de ce roman se passant en Tasmanie. J'ai adoré les descriptions et cette manière d'aborder le deuil, la rupture et la fin d'une histoire pour en réécrire une autre. Bref plein de tranches de vie autour de l'amour qui m'ont presque émus et dont je vous recommande vivement la lecture si vous aimez ça !


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  • Toutes les choses de notre vieToutes les choses de notre vie
    Sok-Yong Hwang
    Traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet
    Philippe Picquier - 2016
    9782809711660

    Résumé de quatrième de couverture :  Gros-Yeux a quatorze ans lorsqu'il arrive avec sa mère dans l'immense décharge à ciel ouvert de Séoul. Là vivent pas moins de deux mille foyers, dans des cahutes accrochées au flanc de la montagne d'ordures, en une société fortement hiérarchisée dont le moindre aspect - travail, vêtements, nourriture, logement - provient des rebuts du monde extérieur.
    Gros-Yeux se lie d'amitié avec un garçon disgracié, un peu simple d'esprit, qui lui fait découvrir les anciens habitants du site, ou plutôt les esprits bienveillants, lorsque l'île de la décharge était encore une terre vouée aux cultures agricoles et aux cultes chamaniques. Car ce sont les êtres démunis, abandonnés des hommes, enfants, marginaux, infirmes, qui entretiennent la mémoire de ce qui n'est plus, l'étincelle du vivant là où tout se périme et se corrompt. Ils communiquent avec l'invisible, un monde où
    tout respire et vit ensemble.
    Hwang Sok-Yong ne donne pas de leçons, non, il donne à voir. Des imges se lèvent et ne nous quittent plus. À l'opposé d'une logique marchande où les choses sont destinés à une rapide destructions, ces images nées du pouvoir des mots ne s'altèrent pas, continuent à briller dans notre imaginaire.

     

    Mon avis : Cet assez court roman dénonce clairement notre société actuelle celle qui fait de nous ce que l'on achète. En effet, nous suivons la vie d'une mère et son fils obligés d'aller travailler dans la plus grande décharge de Séoul pour mieux gagner leur vie. Ici point d’apitoiement on est presque à la limite du roman d'apprentissage puis qu'en plus d'apprendre le travail il faut surtout s'approprier les règles d'une vie collective régie par plusieurs secteurs et strates de hiérarchie. Mais au de-là de tout ça ce qui m'a profondément touché c'est ce côté nostalgique que l'on sent chez notre adolescent qui est le personnage principal mais surtout sur cette fameuse île : l'île aux fleurs. D'abord terre prospère d'agriculture elle est, lorsque le narrateur y vit, une immense décharge abandonnée par la vie moderne. Elle accueille tous les laissés pour compte de la vie urbaine que l'on parle d'homme ou de déchets crées par l'homme. On peut presque dire que c'est elle le centre du roman et que Gros-Yeux n'est présent que pour nous permettre de la découvrir. C'est bien écrit et même si le contexte de fonds ne plaira surement pas à tout le monde c'est une très belle œuvre. Elle dénonce à sa façon mais nous propose aussi une autre voie à la limite du fantastique qui permet de montrer la face passé et présente de ces lieux déchirés entre passé et modernité. Je vois en lisant encore cet auteur que c'est un thème très cher à son cœur surtout lorsqu'on lit la post-face et que l'on apprend que lui-même a vécu quelques années sur l'île aux fleurs avant qu'elle ne soit réquisitionnée pour être une décharge. Cette histoire qui pourrait alors paraître fictionnelle prend tout son sens et rien que pour ça elle vaut le détour.

    Toutes les choses de notre vie


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  • Oh la vache !Oh la vache !
    David Duchovny
    Traduit de l'américain par Claro
    Grasset - 2016
    9782246857433

    Résumé éditeur : Vous connaissez Emma Bovary ? Voici sa cousine américaine, une adorable petite vache au destin tout aussi romanesque. Pour Elsie Bovary, le bonheur a toujours été dans le pré – jusqu’au jour où elle comprend qu’elle est vouée à finir en steak haché. Flanquée de deux complices, Shlomo le cochon converti au judaïsme et Tom le dindon qui voulait voir Istanbul, Elsie, déterminée à éviter l’abattoir, se lance dans un rocambolesque projet de Grande Évasion.

    Pour son premier roman, l’acteur David Duchovny détourne la fable animalière avec un toupet irrésistible. Best-seller aux États-Unis, Oh la vache !, signé par le plus célèbre chasseur d’aliens de toute l’histoire télévisée, est l’OVNI littéraire de l’année : une comédie aussi drôle et déjantée qu’un film Pixar, bourrée de clins d’œil, politiquement incorrecte et moins candide qu’il n’y paraît, entre George Orwell et Tex Avery.

    Mon avis : Oh la vache est un roadtrip animalier qui est parfait pour se couper du quotidien et se détendre, un peu comme les romans de Romain Puértolas mais avec beaucoup beaucoup plus de digressions ! Et c'est justement là le seul soucis. Pour moi un peu trop de digression tue l'humour. En effet, en plus de l'histoire, Elsie, notre narratrice se permet de nous expliquer d’emblée que lorsqu'elle a écrit cette histoire son éditrice lui a donné tel ou tel conseil. Si au départ c'est drôle, ces commentaires sont peu à peu trop lourds et m'ont clairement gavé néanmoins, l'humour est là et à partir du moment où on se prend au jeu on passe un excellent moment où l'acteur de X-Files en met plein la tronche à la génération 2.0 !


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  • PuzzlePuzzle
    Franck Thilliez
    Fleuve Noir - 2013
    9782265093577

    Résumé éditeur :  Ian et Chloé sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer à la partie ultime. Celle de ce jeu mystérieux dont on ne connaît pas les règles, seulement le nom : Paranoïa.
    Le jour venu, ils reçoivent enfin la règle numéro 1 :
    Quoi qu'il arrive, rien de ce que vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu.
    Suivie, quelques heures plus tard, de la règle numéro 2 : L'un d'entre vous va mourir.
    Quand les joueurs trouvent un premier cadavre, quand Ilan découvre des informations liées à la disparition toujours inexpliquée de ses parents, la distinction entre le jeu et la réalité est de plus en plus difficile à établir.
    Paranoïa peut alors réellement commencer...

    Mon avis : Le début de Puzzle reste assez ambiguë, on suit un inspecteur se rendant sur un carnage survenu en montagne avant d'être projeté dans ce qui semble être un hôpital où un malade raconte à sa thérapeute une histoire bien étrange. De là, un autre patient est dans sa chambre et se suicide. Et enfin, Ilan, se réveille de son cauchemar et nous entraine dans son histoire. Au départ j'étais assez septique sur l'histoire de ce jeune homme ancien chasseur de trésor qui n'arrive pas à faire le deuil de ses parents. Tout semblait bien se passer jusqu'à ce que Chloé, son ex-petite amie revienne dans sa vie pour lui reparler d'un jeu sur lequel lui et elle était en chasse. Au fil des pages, ce dernier, décrit comme une chasse au trésor dont jeu et réalité s'entre-mêle, va plonger Ilan dans une descente aux enfers avec des flashs et des migraines le menant tout droit à la paranoïa. Si le livre se lit très facilement j'admets être un peu déçue par plusieurs pans dont on se doute naturellement. Les rebondissements entre personnages sont prenants mais pas si inattendus que ça. Quant à la fin, même si l'explication est bien ficelée on s'en doute dès la moitié de la quête du coup l'effet de surprise m'a laissé un peu indifférente. Un bon livre quand on aime le côté gros complot et se retrouver dans une vieille bâtisse fantomatique mais sinon mon avis reste assez mitigé sur l'intrigue que j'ai aimé globalement mais peu mieux faire. Une expérience que je retenterai donc avec cet auteur mais pas de révélation coup de cœur pour ce titre. En revanche, ma lecture suivante : Rêve fut un gros gros coup de cœur.


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  • Trois jours et une vieTrois jours et une vie
    Pierre Lemaitre
    Albin Michel - 2016
    9782226325730

    Résumé éditeur : « À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »

    Mon avis : Grand moment découverte puisque je n'avais encore jamais lu d’œuvre de Pierre Lemaitre. Une écriture hypnotique et travaillée pour une histoire inattendue et surprenante. Nous suivons le jeune Antoine, douze ans, seul témoin de ce qu'il est advenu du petit Rémi qui fut porté disparu en décembre 1999. Ce n'est pas seulement son geste et sa culpabilité qui rende le récit profond, mais toute cette petite communauté que tout petit village isolé connait pour les bons comme les mauvais cotés... Un gros coup de cœur dans lequel je m’efforçais de lire doucement pour ne pas le finir trop vite ! Antoine, nous permet de vivre trois jours en immersion totale au cœur d'un drame qui sera vite oublié par un fait météorologique majeur : la fameuse tempête de 1999 qui fit tant de dégâts en Europe. Ces trois jours qui sont la plus grosse partie du roman ne seront jamais oubliés par lui, qui à son retour dans ce village douze ans plus tard est toujours aussi rongé. Comment refaire sa vie sachant qu'à tout instant tout peut s'arrêter... Si l'étau se resserre, la fin est magique et surtout très inattendue.
    Je n'ai qu'une hâte à présent, attendre le prochain roman de Pierre Lemaitre avec impatience, pour ses thèmes sociaux et surtout pour son écriture magistrale !


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