• Villa des femmesVilla des femmes
    Charif Majdalani
    Seuil - 2015
    9782021280173

    Résumé éditeur : Tout sourit à Skandar Hayek. À la tête d’un négoce de tissu, il règne sur son usine et sur ses terres et sur son clan, malgré les nuages qui s’amoncellent sur le Liban en ce milieu des années 1960, malgré aussi les disputes incessantes entre Mado, son acariâtre de sœur, Marie, son épouse, Karine, sa fille chérie. Quant au successeur, il sera bien temps, le moment venu, de le choisir, entre Noula, ce fils aîné qui ne doute de rien et surtout pas de lui-même, et Hareth, le cadet, épris de livres et d'aventure.
    Depuis la terrasse ensoleillée de la villa familiale où il passe le plus clair de son temps, le narrateur, qui est aussi le chauffeur et le confident du vieux Skandar, observe et raconte cet âge d'or que rien ne semble devoir vraiment ternir. Mais les aléas de la vie vont bouleverser cet ordre que tous croyaient immuable et pousser les femmes à prendre les rênes du domaines. Seul Hareth pourrait leur prêter main-forte. Mais Hareth est loin, il voyage de par le monde.

    Mon avis : Un roman sur la famille, il pourrait presque se résumer à une saga familiale puisqu'on y décèle toutes les tensions et les relations des Hayek, le fond de guerre renforce le tout pour nous donner une certaine vision du Liban entre les habitudes ancestrales et la modernité qui s'opposent avec violence à leur train train quotidien. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture avec les commentaires et l'analyse non pas d'un  membre de la famille à proprement parlé mais du chauffeur qui restera jusqu'au bout et verra les bons moments comme les mauvais d'une famille brisée et dont l'espoir ne meurt finalement jamais. Car si leur nom ne peut être gouverner que par des hommes, cela reste bien la villa des femmes après la désertions que cette maison va subir... Mort, décadence et agressivité vont s'enchaîner avant de peu à peu se ressouder et repartir à nouveau !

    Villa des femmes


    votre commentaire
  • La Neige noireLa Neige noire
    Paul Lynch
    Traduit de l'irlandais par Marina Boraso
    Albin Michel - 2015
    9782226318138

    Résumé éditeur : L’âpreté lyrique du premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, métamorphosait le paysage irlandais en un vaste territoire à l’horizon sans limites, au fil d’une impitoyable chasse à l’homme qui poussait inéluctablement un jeune métayer vers l’exil américain, dans un récit visuel fracassant.

    Son nouveau roman raconte le retour d’un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancœur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, il devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient.

    Mon avis : Encore une fois, Paul Lynch m'a emporté par son style et sa façon de dépeindre ses personnages. Si son premier roman, Un ciel rouge le matin, m'avait déçu par sa fin, pour La Neige Noire je n'ai rien à redire si ce n'est que j'étais un peu perdue au début. Ce roman nous montre une Irlande ancestrale à laquelle se confronte la famille Kane. L'histoire commence avec un accident : l'incendie de leur grange. En effet, je ne vous dirais pas exactement ce qu'il en est (pour vous laisser le suspense) mais ce petit contre-temps va peu à peu les entrainer au fonds d'un gouffre sans fond, une implosion au sein de leur famille mais surtout ce rejet de la communauté locale qui va les repousser comme des étrangers venus d'Amérique, faire bien comprendre à Barnabas que ce qu'il a fait était mal et va entrainer leur déchéance. Disparition de draps, regards et refus d'aider la famille. Tout le livre suit leur reconstruction avec, également quelques pages extraite du journal intime de leur fils Billy. Si les causes de cet incendie finissent par se découvrir, il n'en reste pas moins le déclencheur majeur de tout ce qui animera les personnages et ceux pour notre plus grand plaisir de lecteur. Une petite perle de cet auteur que j'affectionne particulièrement pour son écriture.

    La Neige noire


    1 commentaire
  • Les Loups à leur porteLes Loups à leur porte
    Jérémy Fel
    Rivages - 2015
    9782743633240

    Résumé éditeur : Une maison qui brûle à l'horizon ; un homme, Duane, qui se met en danger pour venir en aide à un petit garçon qu'il connaît à peine ; une femme, Mary Beth, serveuse dans un diner perdu en plein milieu de l'Indiana, forcée de faire à nouveau face à un passé qu'elle avait tenté de fuir ; et un couple, Paul et Martha, pourtant sans histoires, qui laisseront un soir de tempête, entrer chez eux un mal bien plus dévastateur.
    Qu'est-ce qui unit tous ces personnages ? Quel secret inavoué les lie ? Quelle menace, inscrite dans le titre même du livre, se devine entre les lignes de leurs destins, susceptible d'en influer le cours ?
    Jérémy Fel nous livre ici un grand puzzle feuilletonesque à l'atmosphère énigmatique et troublante, entre Twin Peaks, Stephen King et Joyce Carol Oates.

    Mon avis : Un premier roman qui m'a fait l'effet d'un puissant coup de cœur autant pour le style que le fond de cette histoire un peu particulière. Chaque chapitre suit un personnage sans aucun lien direct avec le précédent. Un lien se tisse peu à peu sous diverses formes : apparition d'un personnage secondaire vu brièvement avant, l'une fait son mémoire sur une  histoire vue avant, il peut également y avoir seulement un flash info qui relate le fait que nous avons lu juste avant. Tout est cohérent, très bien amené et une fois plongé dans les premières histoires on ne peut que continuer tant l'écriture et les histoires de chacun nous transportent dans ces autres mondes et temps : États-Unis, France, Angleterre...
    Mais attention, ce ne sont pas de simples histoires de familles, on parle ici d’enlèvement, de meurtres et de viols soit commis soit vécus par le protagoniste que l'on suit. Ayant lu bon nombre de pages avant de dormir j'ai dû arrêter parce que certaines histoires m'empêchaient carrément de dormir (surtout celle qui se passe près de Nantes qui est à mes yeux la plus dure avec celle du Midewest). Chaque lien fini par s'entre-mêler pour le plus grand plaisir du lecteur et les derniers chapitres sont forts en rebondissement. L'auteur met à l'honneur la part d'ombre qui se cache au fond de chacun et je dois dire que même si certaines histoires m'ont vraiment empêché de dormir j'ai réellement pris plaisir à lire ce roman qui est génial et que je vais beaucoup recommander !

    Les Loups à leur porte


    4 commentaires
  • Sœurs de miséricorde Sœurs de miséricorde
    Colombe Schneck
    Stock - 2015
    9782234076419

    Résumé éditeur : « Elle n’a pas le choix, elle doit partir. À Santa Cruz, tout est fermé, plus rien ne circule, l’argent, les gens, même les fruits pourrissent sur les arbres. Les femmes partent les unes après les autres, de plus en plus loin. Comment trouver du travail, un logement, quand on ne connaît personne ? Ni la langue, ni les rues, ni ce qu’on mange, ni les règles ? »

    Née en Bolivie dans une famille indigène, Azul a grandi dans un paradis où les fruits, les fleurs, les couleurs, les goûts prospéraient. Immigrée économique, laissant mari et enfants, langue et robes indiennes, rites et prières, elle va découvrir l’Europe et ses riches propriétaires. Comment montrer à ses patronnes ce que leurs yeux ne voient pas du monde ? Comment conserver la bonté reçue dans l’enfance ?

    Mon avis : Cette histoire n'est qu’un témoignage d'une jeune bolivienne obligée de quitter sa famille pour aller travailler en Europe. Il s'agit en effet d'une auto-fiction comme souvent le cas chez cet éditeur et c'est bien justement ça le problème. L'auteur ne sait pas écrire... c'est confus, la temporalité n'est pas cohérente, trop de répétitions pour nous émouvoir sur la situation d'Azul qui m'ont plus exaspérer que l'effet attendu. Certes on nous dépend la vie en Bolivie puisque l'on suit son enfance, son éducation et puis ses premiers petits boulots mais au final l'écriture gêne et empêche de vraiment passer un bon moment. De plus la fin n'est pas une fin (encore une chose qui fait que je déteste l'auto-fiction) car finalement à part nous expliquer comment elle en est venue là et découvrir sa famille, on est pas plus avancé que ça... Je n'ai pas ressenti d'évolution dans son personnage, en fait on passe beaucoup de temps sur son enfance et pas assez sur sa migration en Europe, du moins le voyage en lui-même, son arrivée, de ce fait, je n'ai pas eu l'impression de voir un quelconque intérêt à cette lecture. Oui on comprend à force de répétition que sa vie est un combat constant mais rien n'est apporté de plus pour réellement nous émouvoir et nous permettre d'apprécier ce livre.

    Sœurs de miséricorde


    1 commentaire
  • Ressources inhumaines
    Frédéric Viguier
    Albin Michel - 2015
    9782226318114

    Résumé éditeur : « La vie d’un hypermarché bat au rythme de l’humanité manipulée. Et cela fait vingt ans qu’elle participe à cette manipulation. »
    Un univers absurde, construit sur le vide et les faux-semblants. Un premier roman implacable, glaçant, dérangeant.

    Mon avis : Je suis tombée sur ce livre par hasard, je vous dirais bien que ça parle d'amour ou de l'univers intransigeant des hypermarchés mais ce serait réduire le livre à quelque chose qu'il n'est pas. C'est avant tout l'histoire d'une vie, celle d'une jeune stagiaire qui n'a aucune attente ou ambition dans la vie - ni de personnalité d'ailleurs - qui par hasard se retrouve dans le secteur textile d'un hyper marché. De fil en aiguille au " hasard " de rencontres, elle monte rapidement les échelons. L'auteur sait utiliser les mots les plus justes pour décrire d'une part l'ambiance et la vie quotidienne de l'hypermarché mais surtout la psychologie du personnage principal. Même en la détestant, j'ai dévoré ce livre sans m'en rendre compte en quelques heures ! Le style décrit tout en finesse ce milieu si particulier et malgré les moments difficiles, où l'on sort carrément de nos gonds en se disant " non mais ils sont sérieux ? ! " , on est complètement happé.

    Ce premier roman est pour moi un vrai coup de cœur ! Il est découpé en deux parties l'une traitant de l'arrivée de notre jeune stagiaire, la seconde reprend sa situation vingt ans plus tard. C'est touchant, grinçant et terriblement addictif !

    Ressources inhumaines


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique