• Population : 48

    Population : 48Population : 48
    Adam Sternbergh
    Traduit de l'américain par Charles Bonnot
    Super 8 - 2018
    9782370561114

    Résumé éditeur : Tout le monde est coupable. Personne ne sait de quoi.
    Caesura Texas – une minuscule bourgade clôturée, au fin fond du désert. Population ? 48 habitants. Des criminels, a priori. Ou des témoins. Comment savoir ? Tous ces gens ont changé d’identité, et leur mémoire a été effacée. Pour leur bien. Dans l’optique d’un nouveau départ. En échange de l’amnistie, les résidents doivent accepter trois règles simples : aucun contact avec l’extérieur, aucun visiteur, et aucun retour possible en cas de départ. Une expérience unique, menée par un mystérieux institut. Pendant huit ans, tout ce petit monde est resté à peu près en place. Jusqu’à aujourd’hui. Errol Colfax, en effet, s’est suicidé… avec une arme qu’il n’aurait jamais dû posséder. Puis Hubert Humphrey Gable est assassiné. Calvin Cooper, le shérif local, est contraint de mener l’enquête. Ce faisant, il risque de déterrer des secrets que l’essentiel des habitants – y compris lui-même – auraient préféré voir rester enfouis. Trop tard pour faire marche arrière. Bientôt, un irrépressible déferlement de violence va s’abattre sur les rues poussiéreuses de Caesura…
    Férocement drôle, comiquement féroce,
    Population : 48 – le troisième roman d’Adam Sternbergh – est aussi un redoutable page-turner où, quelque part entre Tarantino et La Quatrième Dimension, aucun personnage n’est vraiment ce qu’il paraît être. 

    Mon avis : Cela fait des années que je rêvais de découvrir les éditions Super 8 dont la ligne éditoriale m'a l'air très originale, le papa noël de 2018 a réalisé mon rêve en m'offrant ce roman dont je ne sais toujours pas dans quelle catégorie le classer. Population : 48 est à la fois un roman noir, où la gâchette facile de certains rappellera le côté western texan. En revanche si c'est le côté science-fiction qui vous attire, on est loin du monde futuriste plutôt de l'expérience qui tourne mal...

    Bienvenue à Caesera la ville fantôme où une firme expérimente un tout nouveau concept de vie : faire cohabiter des gens condamnés pour des crimes particulièrement terribles, ou des témoins dont la vie est en jeu depuis le procès, dans une même ville coupée du monde après leur avoir effacé la mémoire. Chaque habitant se souvient ou pas de son enfance mais absolument pas des actes ou de quel genre d'homme il a pu être par le passé. Une ville parfaite où le crime n'existe pas et où chacun mène une existence paisible. Mais pour le shérif la semaine de la mort commence par l'assassinat d'un premier résident un soir...
    Quelqu'un de l'extérieur aurait-il réussi à s'infiltrer ? Personne à part le shérif ne possède une arme à feu. Rapidement l'auteur prend le contrepied de ce qui aurait pu être un simple policier en huit-clos. Car nous connaissons l'identité du tueur et comprenons que plusieurs résidents nouveaux ou anciens ont une tâche bien précise à accomplir ici et sont sur le point de faire changer les choses dans cette étrange ville.  Personnellement j'ai lu avec pas mal de lenteur le début me laissant porter par cette étrange ambiance où les règles sont stricts et pourtant si souvent enfreintes... Un massacre est sur le point d'arriver mais pour des raisons que je n'imaginais même pas au départ, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé cet aspect du livre, ce passage où l'on comprend que si les habitants de Caesera n'ont aucune idée de qui ils étaient, leur passé les rattrape indéniablement. Que ce soit par leurs habitudes, passions inoffensives pour découvrir qu'au final ce projet a plus de l'expérience de laboratoire qu'une vraie solution pour atténuer le mal qui règne dans notre société. Pourtant ces criminels qui ont oublié leurs méfaits vont être au centre du récit pour défendre ce qui leur ait plus cher : cette vie d'oubli qu'ils ont mené pendant presque dix ans avant que tout ne soit chamboulé par un grain de poussière. Combien d'entre eux sans sortiront ?
    Une lecture dépaysante à sa manière et très divertissante.

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