Le Quatrième mur
Sorj Chalandon
Grasset - 2013
9782246808718

Résumé éditeur : « L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la
sienne... »

Mon avis : Lorsque j'ai commencé ce livre, je savais seulement ce dont la quatrième de couverture disait et qu'il était le Goncourt des lycéens 2013. Le théâtre n'a jamais été ma tasse de thé mais là je dois vous en parler car ce livre m'a bouleversé. Plus violent qu'Eddy Bellegueule (lu juste avant), l'histoire nous dépeint la situation tendue du Liban dans les années quatre-vingt. George n'y vient que pour tenir la promesse de son ami, Sam. Je ne vous dévoilerai pas la fin mais pour qu'un livre me fasse pleurer... Pourtant jusqu'à ce que notre personnage parte pour le Liban, je m'ennuyais à mourir de cette histoire, ce n'est qu'en lisant la description d'un pays en guerre que je suis vraiment entrée de plein pied dans cette intrigue. Pas de pincette pour décrire l'enfer. Ni de fine nuances sur l'état psychologique de gens comme George, pris dans l'horreur sans retour possible. C'est une histoire dure que je conseille tout de même, et qui a vraiment mérité le prix qu'on lui a discerné.