Le Dernier des siens
Sibylle Grimbert
Anne Carrière - 2022
9782380822571

Résumé éditeur : 1835. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d’histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur terre de l’oiseau. Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’animal. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque. Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers le Danemark. Gus prend progressivement conscience qu’il est peut-être le témoin d’une chose inconcevable à l’époque : l’extinction d’une espèce. Alors qu’il a fondé une famille, il devient obsédé par le destin de son ami à plumes, au détriment de tout le reste. Mais il vit une expérience unique, à la portée métaphysique troublante : qu’est-ce que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ? 

À l’heure de la sixième extinction, Sibylle Grimbert interroge la relation homme-animal en convoquant un duo inoubliable. Elle réussit le tour de force de créer un personnage animal crédible, de nous faire sentir son intériorité, ses émotions, son intelligence, sans jamais verser dans l’anthropomorphisme ou la fable. Le Dernier des siens est un grand roman d’aventures autant qu’un bouleversant plaidoyer dans un des débats les plus essentiels de notre époque.

Mon avis : Un roman historique très intéressant qui remet en perspective notre vision du monde et de l'extinction massive des espèces. Le roman se passe en 1835 et nous met face à une science naturelle qui n'a rien à voir avec nos préservations des espèces actuelles. Gus, jeune scientifique doit étudier les grands pingouin pour un musée. Il embarque donc avec des marins qui attaquent et massacrent tout une colonie. Au hasard de ce carnage que notre narrateur juge normal, il se retrouve avec un pingouin survivant qu'il décide dans un premier temps de sauver pour envoyer au musée. Mais plus les jours passent plus l'animal s'attache à lui qui découvre d'un regard nouveau l'impact de l'homme sur la nature. Il est pour lui normal que des espèces décroisent mais la Nature est censée conserver un équilibre à tout ça, or plus les années passent plus l'espèce du grand pingouin s'amenuise pour disparaitre complètement...
Pour Gus dont le quotidien est rythmé par Prosp son pingouin, l'obsession est tenace pour comprendre comment cela est possible. Comment cela a-t-il pu arriver et surtout comment considérer son ami, seul et dernier de l'espèce mais avec un comportement qui n'a plus rien de l'animal sauvage qu'il était venu découvrir... Le lien entre eux est profond et touchant et nous remet face à nos responsabilités concernant la nature.