• Des fleurs pour AlgernonDes fleurs pour Algernon
    Daniel Keyes
    Traduit de l'anglais par Georges H. Gallet, Henry-Luc Planchat
    J'ai Lu - 2012
    9782290032725

    Résumé de quatrième de couverture :  Algernon est une souris dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les savants tentent, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon commencent à décliner...

    Mon avis : Une lecture commune que je rêvais de lire depuis quelques années puisqu'il s'agit d'un classique sur les dérives du progrès scientifique. La construction est brillante et le sujet fait froid dans le dos. Charlie Gordon, un jeune homme simple d'esprit s'est toujours montré très curieux d'apprendre aux cours du soirs auxquels il assiste. Un jour, sa professeure lui propose de faire parti d'une expérience qui le rendrait plus intelligent. Une expérience jamais mené jusqu'à présent et qui a su faire ses preuves sur une souris nommée Algernon. Le récit est exclusivement raconté par Charlie, par le biais d'entretien compte-rendu que le laboratoire lui demande de fournir pour comprendre ce qui se passe dans sa tête. Ce procédé est très bien trouvé puisque nous voyons directement l'avancée de Charlie suite à son opération que ce soit dans le discours, le développement de ses idées mais aussi à travers l'orthographe des mots. Si les premiers comptes-rendus font mal aux yeux et nous donnent une impression très enfantine, nous allons suivre toutes les implications de cette expérience sur la vie de Charlie. Que dire ? C'est émouvant, dur de voir le décalage quand il commence à ressentir l'émotion et analyser la méchanceté des gens qu'ils pensaient être son ami mais aussi ses propres souvenirs d'enfance dont il n'avait aucune idée... On rentre vraiment dans sa vie, son histoire et comment elle le façonne à mesure que son intelligence croit de manière exponentielle. Comme il s'agit d'une dystopie, vous vous doutez que tout ne va pas bien se passer mais je vous laisse la surprise ! Pour ma part ce récit m'a remué, j'avais envie que Charlie profite pleinement de cette nouvelle vie. La notion de cobaye qu'il perçoit dans la façon dont les docteurs le traitent pour son suivi est également très flagrante sur la façon dont notre société traite les gens souffrant de déficience mentale. Le fait que toutes ses pensées soient consignées est assez percutant et terrifiant à la fois. 


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  • La Maison noireLa Maison noire
    Yûsuke Kishi
    Traduit du japonais par Diane Durocher
    Belfond - 2024
    9782714499646

    Résumé éditeur : Dans le cabinet d’assurances où il travaille, Shinji Wakatsuki fait figure d’employé modèle. Méticuleux, rigoureux, il traque sans relâche les incohérences dans les avis de décès. Car Wakatsuki le sait : nombre d’assurés sont prêts à faire de fausses déclarations pour obtenir un dédommagement.
    Jusqu’au jour où un certain Komoda le sollicite pour un constat dans sa maison.Sur place, le choc. Le corps d’un enfant de douze ans se balance au bout d’une corde. Suicide ? L’instinct de Wakatsuki lui dicte qu’il s’est passé autre chose dans cette demeure lugubre où flotte l’odeur de la mort.Wakatsuki n’a jamais laissé un dossier sans réponse.
    Mais celui-ci pourrait bien le mener aux confins de la noirceur de l’âme humaine… 

    Mon avis : Un roman qui promettait une descente au enfer pour ce jeune assureur. J'avoue que je m'attendais un peu à un huit-clos dans cette fameuse maison noire. du coup les deux cent premières pages, en ayant vu une fois la maison me paraissait bien longues... Nous suivons Shinji Wakatsuki, un jeune employé dans les assurances dont le quotidien va être chamboulé par deux affaires. La première, un appel demandant sans vouloir s"identifier si le contrat assurance vie marchait lors de suicide, notre employé va alors outrepasser sa fonction et tenter de rassurer la personne au bout du fils, pensant que cette dernière va passer à l'acte. La deuxième, il est expressément demandé au domicile d'un client qu'il ne connait pas qui aurait eu un désagrément avec ses collègues. Il s'y rend et tombe sur une maison à l'abandon avec une impression de peur qui ne va plus jamais le quitter après cette affaire... Le début se lit facilement, on adore suivre les conjonctures que tente de faire Shinji sur ce qu'il s'est passé dans cette maison, doit-il continuer d'enquêter ou a-t-il tout inventé en se fiant à ses sens. Attention on y parle beaucoup de psychologie car il va demander à sa petite amie qui est chercheuse dans ce milieu des explications pour mieux cerner le comportement de la famille Komoda. Personnellement j'ai trouvé ça intéressant, mais ces échanges académiques sur des théories de psychologie criminelle pourraient en ennuyer certains. On est clairement sur un rythme lent où tout se joue à la fin, dans cette fameuse maison. Si le début peut paraitre un peu lent, la fin monte crescendo sans nous laisser une minute pour digérer ce que nous voyons et comprenons à travers les yeux du pauvre Shinji. C'est maléfique, plein de non-dits et de petites piques bien senties sur la société japonaise et notamment sur les conventions sociales et leur poids que ça soit au niveau familial ou professionnel. J'ai vraiment aimé découvrir ce roman, qui ne plaira pas aux fans d'action mais plutôt aux amoureux des thrillers psychologiques.


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  • Mon chien StupideMon chien Stupide
    John Fante
    Traduit de l'américain par Brice Matthieussent
    10-18 - 2002
    9782264034502

    Résumé éditeur : Un énorme chien à tête d’ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la vie d’Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé qui n’a qu’une envie : tout plaquer et s’envoler loin de sa famille qui le rend fou. Malgré l’affection d’Henry pour la bête, sa femme Harriet et ses quatre enfants restent méfiants à l'égard de ce canidé indomptable. Dans la coquette banlieue californienne de Point Dume, au bord du Pacifique, ce monstre attachant s’apprête à semer un innommable chaos. 
    Un joyau d’humour loufoque et de provocation ravageuse.

    Mon avis : J'avais beaucoup entendu parlé de ce titre comme un classique absurde de la littérature américaine, ayant sauté sur l’occasion lors d'une sortie collector pour noël, ce titre attendait sagement dans ma pile à lire depuis 2017... Je m'attendais à une comédie déjantée mais en fait on sent assez rapidement que l'on est très proche d'une biographie. L'auteur, lui -même écrivain mais surtout connu pour être scénariste à Hollywood tout comme le narrateur se met en écrivain raté, dans sa belle maison californienne avec son quotidien barbant jusqu'à l'arrivée d'un gros chien dans son jardin. Alors ça aurait pu être plaisant à lire mais on est clairement dans le contexte des années 60. En gros l'archétype même de la famille américaine bien blanche de l'époque, raciste, homophobe des enfants tous plus crétins les uns que les autres d'après leur propre parents et cette obsession pour le retour aux origines du mari, issus de la deuxième génération d'italien venus faire fortune aux USA....
    Clairement je me suis ennuyée assez rapidement entre le chien qui essaie de sauter tout le monde, les enfants qui tentent soit d'éviter le service militaire soit de fréquenter l'exact inverse de ce que leur parent attendent d'eux. Je n'ai réussi à m'attacher à aucun personnage, je m'attendais à des scènes plus drôle que cette constante confrontation entre parents/enfant avec ce chien qui n'écoute personne et ne fait rien de particulier à part manger et culbuter certains personnages récurants. Bref un titre qui n'était clairement pas pour moi...


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  • Dans les brumes de CapelansDans les brumes de Capelans
    Olivier Norek
    Pocket - 2023
    9782266332132

    Résumé éditeur : Une île de l'Atlantique battue par les vents, le brouillard et la neige. Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense. Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles. Une jeune femme qu'il y garde enfermée. Et le monstre qui les traque. 
    Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l'aveugle.

    Mon avis : J'avoue que ce quatrième tome des aventures de Coste sort clairement du lot par la noirceur et le désenchantement qui anime le capitaine. Six ans après les faits de "Surtensions", nous retrouvons Coste sur une ile à l'autre bout du monde, s'occupant d'un programme de protection des témoins qui lui va très bien : dealer des informations avec des sous-fifres de grandes mafia en échange d'une nouvelle identité et une protection qui leur permettre de recommencer une nouvelle vie ailleurs... Pas de sentiments, pas de concession, pile ce dont notre ancien flic avait besoin pour oublier tout le reste. Seulement voilà, dix qu'un homme insaisissable enlève et tue des jeunes filles, dix ans et à peine un corps retrouvé, dix ans et aucune piste jusqu'à ce qu'un flic, de la même trempe que notre Coste de jadis, fasse une descente et découvre Anna, une jeune fille de 24 ans, disparu sans laissé de trace à 13 ans et que l'on croyait fugueuse. Anna, son histoire est le premier chapitre de ce roman et donne directement le ton de cette nouvelle histoire. Anna, première victime retrouvé et seule témoin du monstre qui sévit... Coste va devoir prendre sur lui et jusqu'à mettre sa fausse nouvelle vie sur l'île en suspens pour cette dernière enquête qui pourra peut-être lui rendre l'espoir qui s'est brisé en lui, ou au contraire le détruire... Je n'en dis pas plus mais la tension est énorme, on doute, on a peur pour Anna et Coste, ce tandem incertain pourtant marquant à jamais nos mémoires...
    Ce roman est noir à souhait, vous allez vous retourner le cerveau à tenter de comprendre le tueur, Anna mais aussi les zones d'ombres que notre cher capitaine va tenter de découvrir... un excellent livre même si il a brisé mon petit cœur à jamais !


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  • Eva et les bêtes sauvagesEva et les bêtes sauvages
    Antonio Ungar
    Traduit du colombien par Robert Amutio
    Notabilia - 2024
    9782882509055

    Résumé éditeur : Sur une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva se vide de son sang. Dans le sommeil de son agonie, elle se demande si elle atteindra jamais une rive vivante, si son corps sera livré aux bêtes sauvages. Et si elle parviendra à éviter pareil destin à son enfant.
    Quand cette jeune femme de bonne famille décide de fuir la grande ville, une vie dissolue, une existence vide de sens, elle espère trouver dans son travail d’infirmière une échappatoire à son autodestruction, pouvoir enfin être utile, dans ce petit port perdu de la Colombie, au cœur de l’Amazonie.
    Mais que sait-elle de la jungle ? Des autochtones, qui meurent de faim, de la fièvre de l’or ? Que sait-elle des paramilitaires, des narcotrafiquants et des guérilleros ? Que sait-elle de la violence, de l’amitié et de l’amour ?
    Parmi les bêtes sauvages, Eva choisira pourtant de risquer sa vie pour sauver celle des autres.

    Mon avis : Un livre qu'on m'a recommandé car très pesant. Je l'ai commencé sans avoir lu le résumé et je dois dire que la surprise a été totale. Nous sommes en Colombie, et cette histoire relate un fait réel de novembre 1999. Nous suivons Eva qui s'est pris une balle alors qu'elle remontait le fleuve, elle a peur de mourir, peur que les animaux sauvages ne la dévorent encore vivante et à travers elle, nous découvrons l"histoire de la petite ville portuaire de Puerto Inirida... J'avoue que l'histoire de la Colombie est un sujet que je ne maîtrise pas du tout, et le début de ce récit nous montre surtout une Eva citadine, droguée et au comportement destructeur. Ce n'est qu'une fois son changement de vie, son arrivée avec sa fille dans cette ville au milieu de la jungle que nous la quittons pour suivre ce qui va causer sa chute...
    L'homme qui la désire s'occupe de dragages pour récupérer de l'or dans le fleuve, l'or, le coca et la drogue sont les principaux trafics légaux ou non qui permettent à chacun de vivre aussi loin des grandes villes modernes et l'auteur va nous démontrer tel un journaliste reporter comment une simple rumeur va créer une véritable guerre... Ce récit fait froid dans le dos car il démontre comment les gens qui résident dans certaines régions, sans autres choix sont pris en otage entre les milices, les guérilleros et les mafias locales sans autres fatalité qu'espérer vivre. En peu de pages, l'auteur nous montre les multiples visages de la vie à cette époque et avec un côté implacable à quel point personne n'est maitre de son destin à commencer par Eva....


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