Puisqu'il faut des hommes (One-Shot)
Philippe Pelaez et Victor L. Pinel
Grand Angle - 2020 
9782818969076

Résumé éditeur : 1961 - Joseph revient d’Algérie.
Pour les habitants du village, il n'est qu'un planqué qui officiait dans un bureau plutôt que sur les zones de combat, un lâche qui a esquivé les durs travaux de la ferme. Personne ne lui pardonne d’avoir abandonné sa famille, alors que son frère est cloué sur une chaise roulante, victime d’un accident de tracteur pendant son absence. D’enfant du pays, Joseph revient en paria. Heureusement, l'honneur du village est sauf : le fils du cafetier, lui, s'est battu en Algérie. Mais quand il revient à son tour de la guerre et révèle aux habitants le secret de Joseph, l'invraisemblable vérité éclate au grand jour.

Mon avis : Une BD sur la guerre d'Algérie qui me tentait beaucoup car elle traite du retour à la maison des soldats.Pour Joseph, parti avec des promesses d'une vie à son retour et qui s'est porté volontaire le jugement sera sévère. Dénigré et ouvertement moqué par toute la communauté, tout le monde juge son affectation dans des bureaux administratifs très durement : il est celui qui a abandonnée sa famille, il est le planqué de bureau qui n'a aucun mérite, il est le fautif dans l'accident de tracteur qui a paralysée son frère des jambes pendant son absence. C'est dur et pesant car l'on comprend vite que peu de personnes connaissent ses véritables raisons et pourtant son histoire n'a rien d'un récit inventé et reste le cas d'un certains nombres de soldats lors de leur retour. J'ai trouvé cela très original comme angle pour traiter la guerre, le tout dans un graphisme aux mêmes tons que la couverture avec des couleurs inspirants la campagne et la neutralité. Pour moi il aurait mérité une suite plutôt qu'un one-shot tant le retournement de la fin nous donne envie de découvrir la suite, la façon dont les autres vont à présent le traiter, et voir vers quoi évolue ses derniers actes. Une BD qui parle entre autre du retour à la normalité pour ceux envoyés à la guerre dans les services administratifs et aussi ceux qui préfèrent mentir que d'avouer ce que cette guerre à fait d'eux.