• Alors Belka, tu n'aboies plus ?

    Alors Belka, tu n'aboies plus ?Alors Belka, tu n'aboies plus ?
    Hideo Furukawa
    Traduit du japonais par Patrick Honnoré
    Picquier Poche - 2015 (août pour le format poche)
    9782809711127

    Résumé éditeur :  En 1943, l'armée impériale japonaise laisse derrière elle quatre chiens sur une île déserte. Ils la quitteront, et leurs descendants se répandront sur la terre pour chercher, au fil de leur généalogie chaotique, un lieu où ils puissent se sentir véritablement à leur place. Leur terre promises à eux.
    Ils participeront à toutes les aventures du XXe siècle, sur terre, sur mer, et même au-delà, pour nous donner à lire, dans un prodigieux renversement de valeurs, une nouvelle histoire du monde et adresser en même temps une déclaration de guerre à notre XXIe siècle.
    Un roman polyphonique au rythme trépidant et d'une insolence extravagante qui remet en cause l'autorité naturelles de l'humanité sur le monde. Un livre hors normes dans la littérature japonaise contemporaine qui repousse stylistiquement encore plus loin les frontières du réel et de la fiction.
    De quoi est fait le monde, selon vous, sinon de fiction ?
    Car il s'agit bien, dans ce roman, de lâcher les chiens de la fiction !

    Mon avis : Quand j'ai refermé ce livre, j'ai mis du temps à tout assimiler et pouvoir en faire une critique suffisamment cohérente car il est difficile à résumer. C'est à la fois un roman sur les mafias mais également sur la fin de l'URSS ou encore tout simplement un témoignage sur l'intégralité de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide vu par les chiens, les chiens soldats. Car ce sont eux les véritables héros de ce livre. Ils reflètent notre société mais sont également des témoins de l'histoire du monde. La construction même du roman est peu commune et au départ on n'est pas sûre de bien comprendre ce qui se trame. Tout débute en 1943 sur une île que les japonais ont repris aux américains. Ils y importent quelques chiens soldats tandis qu'une chienne américaine est faîte prisonnière de guerre. C'est à partir de ces animaux et surtout de leurs descendances que l'on va suivre l'histoire du monde (Société américaine, Guerre de Corée, d'Afghanistan sont également évoquées avec brio). Mais ces chapitres là sont alternés, quand on ne parle pas de chien, on suit une ombre, des assassinats de mafieux ainsi que des négociations avec les yakuzas. Si il n'y a aucun rapport évident, le lien n'est établie que petit à petit au fil de l'histoire. Outre tous les faits historiques qui sont rappelés au cours de ce roman, ce qui est hallucinant c'est le style qu'il emploie, il prend une distance et nous interpelle carrément au beau milieu de l'histoire. Finalement, on s'aperçoit que ce n'est non pas à nous mais aux chiens qu'il raconte cette histoire. C'est à eux qu'il parle et non au lecteur.
    Les chapitres concernant la mafia parlent de faits graves qui pourrait dans d'autres circonstances faire peur et pourtant ils sont décrits avec quelques pointes d'humours.

    J'ai vraiment apprécié cette lecture innovante et cela a renforcé mon envie de découvrir d'autres romans de cet auteur. Mon prochain sera donc son nouveau à paraître en 2015 : Soundtrack ! Je confirme que cet auteur contemporain est vraiment à suivre ne serait-ce que par son style original et décalé !

    « Newsletter Juillet 2015Littérature francophone »

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :